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Un peu en amont d’Arreau sur la rive droite de la Neste du Louron, se trouve le modeste village de Pailhac caché dans le creux d’un vallon.

Pour les fans du GPS Longitude Est : 0.0064 radians, 0.3667 degrés décimaux, 00°22’00’’ (deg-min-sec) Latitude Nord : 0.749037 radians, 42.9167 degrés décimaux, 42°55’00’’ (deg-min-sec).

Pailhac fut entièrement détruit par un incendie le 25 Juin 1687. Comme en témoigne Mr SACARRERE, (Pour plus d'infos voir les grands incendies de la vallée d'Aure et du Louron)

« Je soussigné, vicaire de la ville d'Arreau et de Pailhac certifie que le 25 Juin 1687 le feu a brulé le village de Pailhac sans qu'il y restât qu'une seule maison et l'église, (la conservation de ces deux constructions est due à leur isolement), tellement que tout le reste soit meubles, blé et autres choses fust mis en cendre, ce qui a mis les pauvres habitants en grande nécessité jusque même à mendier leur pain pour faire subsister leurs familles.

En foy de quoy me suis signé. Fait à Arreau, ce dixième juillet 1690 . »

SACARRERE, vicaire

La grande agglomération des habitations et le chaume qui recouvrait la plupart d'entre elles,  sont surement les causes de ce désastre.

 

   

L’architecture du village se caractérise par de grosses maisons rurales et des granges implantées le long des voies, parmi les bâtiments les plus anciens on remarque la ferme Daniel de 1822 et la ferme Lamane de 1799. Ce sont des logis à 1 étage et 3 travées, couverts en ardoise. Le village originel comptait 9 maison et avaient toutes un sobriquet (Bernot, Daniel, Guiraù, Yan frances, Gentils, La Mane, Paùlo Lauréns et Yermès).

Le village est construit sur des Pouys : ceux d’era Peyraguda, d’era crouts (près de la chapelle), d’era Hount, l’Artigalet et le Carrot d’era Deuénça (dit du rocher noir). La montagne, au pied de laquelle se situe le village s’appelle Lajou.

Par sa superficie Pailhac est la plus petite commune de la vallée d’Aure (99ha). Le village est situé à 770 m d’altitude et jouit d’un climat tempéré grâce à la protection d’une haute montagne qui l’abrite des rigueurs du vent du Nord.



pailhac
Pailhac au début du Siecle

Tout à côté au sommet d’un mamelon se dresse comme une sentinelle à son poste la modeste chapelle du village. Elle fut un lieu de défense pour les Pailhacais qui s’y refugiaient durant les attaques des envahisseurs, et jetaient huile bouillante et cailloux sur les assiégeants.

 Elle vaut la peine de la visiter, non point si vous voulez au titre de pèlerin mais comme touriste si vous cherchez de beaux points de vue. De là vous admirez un panorama délicieux. On découvre au Nord de la gorge de Sarrancolin le Val d’Aspin, le vallon de Barrancoueu à l’Ouest, à l’Est celui de Jézeau et au midi les deux ravissantes vallées d’Aure et du Louron et plus loin un immense amphithéâtre de montagnes toutes poudrées de neige au sommet.

Pas de source thermale dans le village, mais en revanche une eau fraiche et limpide qui jaillit constamment de sources.

La population de Pailhac a atteint son niveau le plus élevé au milieu du 19é Siècle (84 hab en 1846) pour tomber à 15 en 1975. Depuis,  la tendance s’est inversée grâce à la proximité du bourg d’Arreau.  En 1789 il y avait (37 feux) : trois habitants seulement possèdent des biens et ne ramassent du grain que pour les deux tiers de l’année. Tout le reste appartient à des étrangers qui ont des bordiers, qui sont tous pauvres selon le recensement.

Population en          1753 – 4 feux
                                   1789 – 11 feux, 55 habitants
qsqqsqsqsqqsqsq1806 -- 58 habitants (recensement de 1806 canton d'arreau)
                                   1845 – 71 habitants
                                   1950 – 25 habitants

Sobriquet de Pailhac : « Ets Gargoulhès » les chasseurs de grenouilles, en raison de l’abondance de ce batracien sur la commune, que le seigneur de Jezeau d’Ancy pêchait, et non» Ets carcouilhès », les chercheurs d’escargots, comme on l'a longtemps dit, surement en raison d’une erreur phonétique !

Doux, polis, hospitaliers, les habitants de Pailhac comme tous les Aurois cultivent le culte du foyer domestique et l’Amour du clocher du village, selon un Bulletin de l’instruction primaire des Hautes Pyrénées réalisé par l’instituteur en 1887.

Le nom de Pailhac vient peut-être de celui Gallo-Romain de Pallius qui aurait fondé un domaine rural sur ce replat glaciaire. La transmission verbale des anciens a une toute autre explication, qui dit que le nom viendrait de paille (Palay), avant l’ardoise toutes les maisons étaient de chaume et il y aurait un nappe d’eau en dessous du village « Paille sur le lac », d’ailleurs il y a bien un quartier de la Laque…..

 Pailhac est placé sous le patronage archaïque de St Etienne et fut le prieurale de Jezeau au XIVe Siècle, puis une annexe au XVIIIe Siècle. Les Abayans seigneurs les plus puissants du comté d'Aure, sénéchaux d'Aure depuis le XIVe siècle, avait un château sur Jezeau qui fut détruit par un incendie vers 1530 - 1540. Ils étaient les seigneurs de la seigneurie de Jezeau et donc de Pailhac qui dépendait de Jezeau. Ils avaient comme armoiries un héron de profil, tenant dans une patte une pierre et pour devise " Melior vigilantia sommo " La vigilance est préférable au sommeil.

  Armoiries jezeau
Source photo - Inventaire général du patrimoine culturel de 1998 - http://www.culture.gouv.fr/
 
Photo des armoiries de la famille d'Abayan de Jezeau, selon l'abbé Marsan, figurant à Arreau sur une demeure de notable de 1760 dite maison Ducuing-Forgue.

Ces mêmes armoiries se retrouvent sur un portail de Jézeau.

Au 18e Siècle la seigneurie est achetée par François Dansin , avocat à Vieille Aure avec les économies paternelles de celui-ci.




Photo de Mr Jean ESCUDE